Structure d’accueil du projet
Le projet a été soumis en 2011 par KTA Lokeren. Cette école organise des classes d’accueil pour primo-arrivants (DASPA).
Constats et ressources de départ
En Flandre, les jeunes primo-arrivants de douze à dix-huit ans primo-arrivants bénéficient pendant un an d’un accueil dans des classes passerelles (OKAN) – DASPA – leur permettant l’apprentissage intensif du néerlandais. Ensuite, ils rejoignent l’enseignement ordinaire.
Dans la classe DASPA du KTA Lokeren, les allochtones sont préparés au mieux pour l’orientation qu’ils choisiront plus tard. Ils bénéficient d’une immersion en néerlandais pendant un an et, grâce à des stages découvertes, des groupes classes qui se mélangent et des projets pédagogiques interdisciplinaires, ils sont préparés au mieux pour la suite de leur scolarité. L’encadrement par des enseignants/coachs et la collaboration avec des partenaires extérieurs, tels que le centre PMS permettent aux jeunes de choisir des études qui correspondent au mieux à leurs capacités et à leurs intérêts. Le groupe de primo-arrivants est très diversifié : certains ont un visa de travail (Roms et Turcs), d’autres arrivent dans le cadre du regroupement familial et il y a des mineurs non accompagnés (du centre d’accueil de Sint-Niklaas).
Objectifs et concrétisation du projet
L’objectif initial du projet était que les élèves des classes DASPA créent une histoire, un mime ou une représentation théâtrale dans laquelle les histoires de Reynaert de Vos sont combinées avec des histoires similaires que les élèves connaissent par leur propre tradition orale. En plus du théâtre et de la musique, il y a aussi la confection de décors, de masques, etc. Cette pièce est jouée pour les camarades de classe (DASPA et les autres élèves de l’école) et les parents. Ce projet s’inscrit dans les objectifs de l’école pour les classes DASPA, à savoir l’apprentissage du néerlandais et l’éducation à la citoyenneté. A travers un projet de théâtre, il est possible de couvrir un grand nombre de compétences qui sont difficiles à acquérir dans le cadre des cours traditionnels (par exemple, l’expression orale, parler devant un public). L’initiative s’inspire d’un projet d’échange entre KTA-Lokeren et une école primaire marocaine.
La concrétisation du projet a connu de nombreux changements au cours du projet. Successivement, les projets suivants ont été réalisées : une représentation théâtrale, une comédie théâtrale, un théâtre itinérant et la réalisation d’une propre station de radio « Radio OKAN Time ».
Il s’est avéré que démarrer avec l’histoire « Van den Vos Reynaerde » était trop difficile. Le livre d’inspiration a évolué et les enseignants ont opté pour « Le voyage d’Eric », en référence à « Erik ou le petit livre des insectes » de G. Bomans. Les élèves DASPA ne parlent pas le néerlandais à leur arrivée, peuvent être analphabètes, mais peuvent également avoir suivi un enseignement général dans leur propre pays. La composition du groupe change aussi constamment. Par exemple, la première année, le groupe est passé de trois à cinq classes au courant de l’année scolaire avec un total de 64 élèves et 26 nationalités. Les élèves arrivent à tout moment. Plus de classes DASPA signifie également un élargissement de l’équipe d’enseignants.
En vue de la représentation théâtrale, une sortie à une représentation théâtrale a été organisée. Ensuite, pendant les cours de néerlandais, différents textes néerlandais ont été comparés à des contes de fées, des histoires de différentes cultures. Par la suite, les élèves ont eux-mêmes écrit une histoire de leur propre pays. Des ateliers de théâtre ont été organisés sous la supervision de la Compagnie Rosalie. Ils ont travaillé à la mise en scène, la musique, les décors, les masques et la pièce a été présentée devant les élèves, les parents et les amis.
La deuxième année, il a été fait appel à Gifant. Gifant est un collectif d’artistes qui propose un large éventail d’ateliers, notamment de théâtre, d’arts visuels, de cinéma, de vidéo, de photographie et de musique. Collégialement, le choix s’est porté sur une comédie théâtrale. Compte tenu du groupe cible, le travail sur les textes n’a été possible qu’avec la classe la plus forte. Ils ont donc opté pour des sketchs en partant des capacités et des talents des élèves : combats au ralenti, grand-mères qui font du break dance, jeux avec le public, etc. Cela correspondait mieux aux élèves DASPA que le théâtre et a fortement facilité l’organisation. Comme les élèves n’ont pas besoin de connaître beaucoup de textes, ils peuvent être remplacés plus rapidement et les nouveaux venus peuvent les rejoindre immédiatement.
Au cours de la troisième année du projet, le groupe DASPA a travaillé avec les élèves de cinquième année du général dans le cadre du projet twinning (projet d’échange avec le Maroc) de théâtre itinérant, Kamishibai Dell’Arte. Après une brève présentation des élèves DASPA et des élèves de cinquième, les élèves DASPA ont raconté des histoires de leur pays d’origine. Les élèves du général ont écrit leurs histoires. Les histoires ont été traduites en images percutantes. Des masques, des attributs et le kamishibai (en bois et peint) ont été fabriqués. Des outils numériques ont été utilisés et les histoires ont été enregistrées. Des représentations ont été données dans différentes écoles fondamentales de Lokeren et du Maroc. En raison de la forte coopération avec le projet de jumelage (twinning), le projet a plus été conçu et développé comme un projet de jumelage que comme un projet DASPA.
Enfin, il y a eu un sérieux changement de cap. En concertation, les enseignants et élèves ont décidé de développer leur propre station de radio, « Radio OKAN Time ». Les étudiants ont élaboré des scénarios pour des reportages, des interviews, des programmes musicaux, etc. Le projet radio était sous leur responsabilité. Le projet a connu une belle dynamique. Les enseignants ont été formés pour avoir un savoir-faire technique suffisant. Les élèves ont bénéficié de deux heures de cours hebdomadaires de radio, ont suivi un atelier à Radio Urgent et ont réalisé une émission de radio dans un véritable studio avec du matériel professionnel. Une salle de classe a été aménagée en studio où les élèves pouvaient travailler avec une table de mixage, des ordinateurs, un dictaphone et des microphones. Les étudiants ont réalisé leurs propres émissions. On leur a confié une fonction spécifique, comme dans un vrai studio de radio. Ils sont devenus des experts dans un certain domaine en tant que présentateur, responsable du choix des sujets, technicien ou DJ. Chaque émission a été minutieusement préparée et les élèves ont discuté de la forme et du contenu de l’émission. Ils ont choisi les sujets, réparti les tâches, etc. Les élèves ont ainsi pu exercer un grand nombre de compétences, à savoir la collaboration, dépasser leur peur de parler, des compétences techniques, de recherche, la réflexion créative studio au public et montré ce qu’ils pouvaient faire. Ils ont interviewé les parents et les autres visiteurs. L’émission a été mise sur le site web de l’école et certains collègues l’ont partagée davantage via les médias sociaux.
Finalement, une feuille de route a été établie avec des choses à faire et à ne pas faire. Les expériences, les apprentissages et les difficultés de l’expérience y sont consignées. Ce document sert d’outil pour les responsables radio de la prochaine année scolaire.
Progrès réalisés – point forts
Les objectifs du projet ont été largement atteints. Les élèves ont progressé en termes de compétences au niveau linguistique et sociales, ils ont développé une plus grande aisance verbale, ont appris à travailler ensemble, ont développé des compétences techniques, etc. Les parents se sont progressivement impliqués, des partenariats plus larges ont été établis et le projet a été intégré dans le programme scolaire.
Les initiateurs de projet ont cherché le meilleur moyen de promouvoir l’apprentissage du néerlandais et de développer l’intégration sociale (par une image positive de soi, l’implication des parents, la coopération avec l’extérieur) au sein du groupe OKAN. Le projet a réussi à être flexible et à poursuivre systématiquement les objectifs fixés. L’apprentissage du néerlandais et de la citoyenneté ont été travaillé à travers différentes activités. Cependant, il est difficile de créer un spectacle de théâtre si la composition du groupe change constamment et qu’il y a des doutes ou changements quant aux acteurs. D’où le choix d’un projet radio qui atteint les mêmes objectifs.
Effets positifs non attendus
Il y a eu des partages entre l’enseignement DASPA et l’enseignement général sur les méthodes utilisées. Par exemple, les enseignants de général ont découvert l’intérêt de la pédagogie différenciée et des groupes de niveau.
Difficultés et résistances
Les porteurs de projet ont fait preuve de beaucoup de flexibilité dans leur approche et leur fonctionnement. Il faut reconnaître que travailler avec le groupe cible DASPA reste un véritable défi. Pendant l’année scolaire, ni le groupe d’élèves (les élèves continuent à venir, les élèves partent), ni l’équipe de professeurs (les nouveaux professeurs continuent à venir) ne restent stables. De plus, il s’agit de groupes d’élèves très hétérogènes : il y a des analphabètes, des élèves en fin de parcours secondaire, des mineurs non accompagnés, des demandeurs d’asile ou des réfugiés économiques, de jeunes aisés arrivés dans le cadre d’un regroupement familial, des parcours scolaires, compétences et âges (12-18 ans) très différents. La fin du soutien financier du projet par la Fondation s’est clôturée par une évaluation et une réflexion sur le fonctionnement du projet. Sur cette base, les choix et les ajustements ont été déterminés pour les années à venir.
Début 2016, le ministre de l’éducation a décidé d’ouvrir des classes DASPA dans d’autres écoles, e.a. dans une école à Termonde. Cela a eu des conséquences majeures pour les classes DASPA à Lokeren. Une partie des heures DASPA et de l’équipe d’enseignants (entre autres le responsable du projet) a été mutée à Termonde et, de ce fait, le fonctionnement du projet est devenu plus difficile.
Poursuite, devenir du projet
En intégrant le projet dans le cursus, la poursuite du projet a été fortement assurée. Le projet radio fait partie du programme de cours des élèves. Afin de s’assurer du bon fonctionnement du projet, quatre enseignants ont reçu des heures fixes dans le cadre du projet. Les élèves ont deux heures de cours « projet radio » par semaine.
Le projet de radio a été poursuivi après 2016. Il est principalement porté par deux enseignants. Un enseignant est principalement responsable de l’aspect technique ; l’autre est principalement responsable du soutien au contenu. Comme les élèves ont peu de bagage linguistique au début, on essaie d’appliquer concrètement le vocabulaire appris à l’aide d’exemples illustratifs. De plus, les enseignants essaient autant que possible de partir des talents des élèves. Une grande attention est accordée au travail de groupe afin que les élèves puissent se renforcer mutuellement.
Des efforts sont faits pour faire vivre le projet radio à travers d’autres projets. Par exemple, la classe a été invitée au festival de Loka Tierra avec le studio mobile. Les rêves des habitants ont été explorés. En outre, il existe également un projet de musée dans lequel les élèves travaillent de manière créative sur le patrimoine de Lokeren dans le musée de la ville de Lokeren. Ici aussi, le studio mobile se rend au musée pour interviewer les employés et les guides du musée. Ainsi, le projet de radio ne reste pas un projet entre les murs de la classe, mais un projet de grande envergure dans différents endroits.
Coordonnées
Maarten Buytaert
KTA Lokeren, Brouwerijstraat 5, B-9160 Lokeren
Tél : 09/348 22 12
Annelies Delanote, éducatrice – responsable du coaching scolaire
KTA Lokeren, Brouwerijstraat 5, B-9160 Lokeren
Tél : 09/326 93 26 – annelies_delanote@hotmail.com
http://ktalokeren.be/onze-school/
https://www.mixcloud.com/okanktalokeren/stream/ (voici quelques exemples d’émissions de radio réalisées par les élèves).