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    A l’école, devenir « acteur » de son émancipation culturelle

    Ecole du Val Chaudfontaine

    2016

    Initiative

    L’école primaire du Val est située à Chaudfontaine. Dans cette commune aisée, Vaux-sous-Chèvremont accueille un autre type de population souvent  peu favorisée. L’école du Val contraste ainsi avec les autres écoles communales de l’entité. Elle est en cela confrontée à des problèmes particuliers.

    Constats et ressources de départ

    Les élèves vivent des réalités souvent difficiles en famille et ils/elles ont peu l’occasion de s’ouvrir à la culture, d’exercer leur créativité et de s’exprimer librement et en sécurité.  Leurs parents arrivent peu à investir l’école et la  scolarité de leurs enfants. Il arrive que des élèves originaires d’autres pays arrivent ou quittent au milieu de l’année scolaire. La directrice de cette école ouverte aux nouvelles pédagogies a mûri un projet théâtre’ pendant des années. Ce dernier a vu le jour avant l’aide de la Fondation  et est  désormais inscrit au cœur même du projet pédagogique de l’école du Val.

    Objectifs et concrétisation du projet

    La mise en place du projet ‘théâtre’  vise à contribuer au bien-être des enfants, à leur donner accès à un univers culturel et imaginaire plus riche et moins stéréotypé, à développer leur confiance en eux et une facilité d’expression.  

    Tous les élèves de l’école assistent à des spectacles, notamment grâce à des collaborations avec un centre culturel proche. Depuis la maternelle, chaque classe  a accès à des activités d’expression adaptée à l’âge des enfants et leur stade développemental. Certaines activités durent toute l’année, d’autres sont concentrées sur une période plus courte. A cette fin, des conventions sont signées annuellement avec différentes compagnies artistiques et théâtrales professionnelles car elles ont des méthodes spécifiques de travail qui conviennent mieux à certains stades du développement des enfants.

     Des collaborations sont établies par cycle  Dès les classes maternelles, les enfants se familiarisent à des exercices axés sur le gestuel, la musique, la danse, la peinture. En première et deuxième primaires, les ateliers « first steps »  sont l’occasion de créer de petites scénettes. Dès la troisième primaire, les enfants construisent eux-mêmes leur spectacle de A à Z sur base d’un thème dans le but de le présenter en fin d’année scolaire à un public diversifié : parents mais aussi enseignants et élèves d’autres écoles.

    Le projet est aujourd’hui bien ancré dans l’école. Tous les enseignants participent, le projet théâtre est inscirt dans le projet d’établissement.

    Progrès réalisés –point forts du projet

    Les enfants se montrent contents de ce qui est leur est offert. Les élèves se disent heureux, on peut remarquer qu’ils s’ouvrent, prennent confiance en eux et dans les adultes qui les encadrent. Les enseignantes remarquent que  les compétences en français (en expression mais pas nécessairement la connaissance de la conjugaison) et la mémoire se sont améliorées. L’ambiance a changé aussi, le regard et le respect entre copains. Le contrôle de soi a augmenté : les enfants sont moins rebelles et acceptent plus facilement le dialogue, la médiation.

    L’évolution du projet a aussi montré une meilleure maîtrise des enfants au niveau des représentations. Ils constatent même certains dons chez les enfants. Certains parents ont même demandé s’il y avait des stages de théâtre. D’ailleurs, un nombre significatif de  parents expriment  désormais de la satisfaction par rapport au projet alors qu’ils se montraient parfois méfiants au départ et notamment  inquiets  de ce qu’ils percevaient comme une ‘perte’ de temps. La plupart des parents semblent mieux comprendre l’apport du projet et  viennent désormais voir le spectacle. Certains parents suivant des ateliers de réinsertion professionnelle (atelier photographie) font les photos du spectacle. Pareil pour les costumes : les parents des ateliers ont pris contact avec l’institutrice pour faire les costumes. Petit à petit, ils essayent donc de créer un lien avec les parents.

    Certaines compagnies  travaillent main dans la main avec les enseignants qui reprennent le même genre d’exercice dans leurs propres cours travaillent par exemple  les émotions.

    Certaines formations sont proposées aux enseignants, par exemple en rapport avec l’expression orale.

    De façon générale, le projet semble être bénéfique pour les élèves dont certains ont pu se libérer et mettre en avant leurs compétences particulières, car cela entraîne une ouverture vers les cultures et la Culture, mais aussi pour l’école, en amenant une certaine stabilité et en engendrant une certaine cohésion entre l’équipe pédagogique, les élèves et les parents.

    Effets positifs non attendus

    Certains enfants disparaissent en milieu d’année pour raison de déménagement (parents candidats réfugiés par exemple) et personne ne sait vraiment ce qu’ils deviennent. Les enfants se questionnent eux aussi. Mais cette réalité est l’occasion de travailler certaines questions de société et certaines émotions.

    Des cercles de lecture ont été créés et les enseignants travaillent de plus en plus en atelier. Des parents commencent à offrir leurs services. Les enseignants de l’école commencent à inscrire leur propre enfant dans l’école.

    Difficultés et résistances

    La mise en place d’un tel projet demande des moyens financiers importants et ceux de la Fondation viennent actuellement s’ajouter à d’autres émanant de la Communauté Française (Culture-enseignement), du Fonds Houtman, de la Province, de l’Action laïque. Dans la mesure où aucun de ces financements n’est  garanti dans la durée, l’école doit  répondre  de manière continue à des appels à projets avec l’espoir que l’autorité communale  qui apporte déjà un soutien significatif au projet accepte de le financer de manière plus pérenne.

    Tous les enseignant-e-s de l’école se montrent  partant-e-s dans le projet mais certain.e.s  se sentent plus à l’aise que d’autres pour se mouiller ainsi que pour penser prendre en charge ultérieurement l’animation de tels ateliers. Les enseignants des grandes classes stressent parfois plus pour clôturer leur programme.

    La directrice espère qu’on verra une incidence du projet au niveau du CEB à terme  mais  elle insiste sur les différentes compétences  essentielles qui sont travaillées en amont. 

    Poursuite du projet

    Pour la suite, l’école est consciente qu’il est nécessaire de renforcer l’évaluation et la communication.  Ils désirent continuer, de la même façon avec les mêmes compagnies en essayant d’établir plus d’interactions structurelles entre les compagnies et les enseignants. Ils souhaitent également renforcer la formation théâtrale des enseignants qui le désirent, de manière à pouvoir diminuer le budget des intervenants extérieurs.

    Pour la quatrième année, il est envisagé de travailler avec une nouvelle compagnie, ainsi qu’avec les jeunesses musicales. L’école répondra également à certains appels à projets.

    Le lien avec les cours n’était pas dans les objectifs premiers. Il est envisagé d’améliorer ce champ d’investigation.

    Contact

    Isabelle Malempré, directrice

    http://www.ecoleduval.be/projet_theatre.html

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