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    Orchestre à l’école : un levier contre l’échec et la violence à l’école

    ReMuA Bruxelles

    2011

    Structure d’accueil du projet

    ReMuA (Réseau de Musiciens-Intervenants en Ateliers) est une asbl qui croise dans ses objectifs  musique, culture et intégration sociale des jeunes au départ de pédagogies musicales innovantes, principalement collectives. Elle collabore avec des écoles maternelles, primaires et secondaires.

    Constats et ressources de départ

    La Belgique contrairement à d’autres pays n’a pas de grande tradition d’éducation musicale et ne mise pas jusqu’ici sur cette dernière pour accroître les compétences sociales et scolaires des jeunes en difficulté sociale. Or des déficits à ce niveau altèrent la confiance en soi de l’élève et l’ambiance en classe est parfois électrique.  Trop souvent aussi, ces enfants de nationalités diverses  ont un univers culturel,  d’expérimentation et de créativité restreint. Le projet est né d’une rencontre avec des responsables de projet « Opéra » (La Monnaie). L’aide de la Fondation Reine Paola s’articule avec d’autres subventions. Elle permet de mener des ateliers  dans une série limitée d’établissements scolaires (le plus souvent entre 4 et 6 par année pour des ateliers chant qui mènent à un spectacle de fin d’année).

    Objectifs et concrétisation du projet

    A travers ses différentes activités visant l’apprentissage instrumental et vocal,  ReMuA veut contribuer ainsi  à favoriser l’égalité des chances PAR la musique et sa pratique – le chœur et l’orchestre comme lieux sociaux où l’enfant et le jeune développent leurs compétences de socialisation. Le projet mise sur la musique comme outil de découverte de soi. Il  consiste également à favoriser l’égalité des chances POUR la musique en donnant accès aux concerts à travers un programme dynamique de médiation culturelle destiné principalement aux écoles. 80% des jeunes qui profitent du programme d’activités sont des jeunes issus de quartiers défavorisés.

    Les actions menées grâce à la Fondation se sont inscrites dans des écoles qui ont pu changer avec le temps. L’idéal est  de travailler au moins 4 ans dans une école pour créer une envie, une dynamique. Soit l’initiative est  venue des établissements scolaires eux-mêmes ; soit la proposition d’animation est partie de ReMuA.

    Durant une année scolaire, selon un programme établi par les différents acteurs concernés,  des musiciens interviennent régulièrement dans des classes, seul ou en duo. Selon le cas, le temps dédié au projet est du temps scolaire ou/et extrascolaire. Les ateliers dans les classes durent une période de 50’ par semaine.   Le choix peut porter sur une initiation instrumentale (violon, violoncelle, flûte)  ou vocale, chorale, et cela le plus souvent autour d’un thème précis (eau, flûte enchantée…) Dans tous les  cas, les enfants peuvent ramener leur instrument à la maison pour s’exercer. Les enseignants sont encouragés à prendre part aux ateliers avec les élèves. Régulièrement différentes classes ou écoles participent à la préparation d’un spectacle collectif. Celui-ci a lieu  en fin d’année scolaire, assez souvent dans un lieu musical reconnu (comme les beaux-arts). Les élèves ont aussi l’occasion de rencontrer des musiciens d’orchestre et des solistes connus. Une attention particulière est accordée à mobiliser les parents autour des progrès de leur enfant, voire à organiser les trajets pour le spectacle.

    Progrès réalisés – points forts du projet

    L’objectif de développer la culture artistique et musicale semble atteint. Dans leur toute grosse majorité,  jeunes mordent positivement au projet ambitieux qui leur est proposé. Il est même arrivé que des enfants se découvrent une vraie passion et vocation. Dans ce cas, ils sont accompagnés pour trouver où et comment se  perfectionner (aiguillage vers l’orchestre des enfants, vers l’académie…). Le prêt d’un instrument de musique peut être prolongé le temps nécessaire. Le plus souvent possible, les enfants d’une classe profitent des animations  de REMUA plusieurs années d’affilée et les ateliers sont dès lors perçus par les jeunes comme partie intégrante du programme et de sa philosophie. Ceux-ci sont très fiers de leurs réalisations et des encouragements qu’ils reçoivent, par exemple quand on leur remet un petit diplôme. Ils se comportent le plus souvent impeccablement quand ils sont de sortie dans un autre lieu (très nombreuses collaborations et partenariat étroit avec des institutions artistiques à ce niveau : Maison du Peuple, Théâtre Marni, BOZAR…).

    Les réactions des enseignants restent variables mais certains donnent du temps sans compter.  Ils et elles peuvent se familiariser à un instrument en même temps que ‘leurs’ élèves et se produire sur scène avec eux, ce qui change les regards mutuels et la relation pédagogique. Ce sont les enseignants les plus impliqués qui sont le plus attentifs et sensibles aux apports du projet pour leurs élèves. Ils font un bilan individuel et collectif  très positif  (estime de soi, écoute mutuelle et ambiance de classe améliorées). Ils voient plus facilement les liens entre les ateliers et les matières scolaires. Ce sont surtout des progrès en français, dans l’expression et l’extension du vocabulaire qui sont soulignés, surtout chez les enfants qui ne parlent pas français à la maison. Chaque année, un nombre significatif de jeunes laissent leur numéro de téléphone portable pour qu’on les tienne au courant des initiatives (comme l’orchestre de quartier) qui vont démarrer. Ils n’hésitent pas à saluer quand ils croisent les animateurs en rue, même longtemps après.

    ReMuA en collaboration avec les écoles s’est  préoccupé des trajets des familles vers les lieux où se donnaient les représentations afin de les associer à la fierté de leurs enfants. Des CD ont été confectionnés pour que les enfants puissent ré-écouter leur prestation à la maison.

    Les promoteurs de projet ont mis de l’énergie pour évaluer les animations et projets auprès des jeunes et des adultes en fin d’année. Ils se sont fait aider par des professionnels spécialisés dans le travail avec les publics défavorisés.  Les enfants ont exprimé année après année leur plaisir d’être ensemble, de découvrir de nouvelles musiques et cultures musicales, de réaliser quelque chose de beau.

    Effets positifs non attendus

    Le renvoi d’un  étudiant arrogant et difficile a pu être évité dans la mesure où par ailleurs il accrochait au projet et s’y comportait bien.  Un dialogue a pu être amorcé avec le jeune et les autres acteurs.

    Des enseignants extérieurs au projet mené dans l’école ont offert leur aide pour encadrer et réussir le challenge.

    Difficultés et résistances

    Dans l’ensemble, il s’avère plus facile de travailler avec des enfants qu’avec des (pré) adolescents. On a progressivement proposé à ces derniers plus d’activités sur une base volontaire.

    Il reste difficile d’arriver à des résultats marquants en un an dans l’apprentissage d’un instrument, ce  qui a pu frustrer certains enfants et adultes et à amener à  réorienter  vers davantage d’ateliers  rythmiques et des chorales.  Il est très important de doser le temps et les efforts demandés par le projet. Parfois, le programme est considéré comme trop light, parfois comme trop chargé.

    Les musiciens-intervenants ne sont pas toujours plus stables professionnellement que les enseignants. De leur côté, les enfants sont également mobiles ce qui  pose parfois des problèmes pour assurer la suivi d’un projet ou un bon niveau de compétences de base  du groupe.

    Les enjeux institutionnels et problèmes organisationnels émergent souvent lors de l’implémentation de tels projets dans les écoles.  Il arrive que des enseignants cherchent  à se décharger des enfants sur les musiciens pendant l’atelier. D’autres ne croient pas en l’intérêt du projet et se plaignent de perte de temps ou de surcharge durant la période de répétition des spectacles.  Ces récriminations adviennent surtout quand les ateliers leur ont été imposés du sommet de la hiérarchie.

    Il reste difficile d’évaluer individuellement et sur la durée les progrès fait par chaque enfant.

    Certains parents peuvent ne pas comprendre ce qui est visé à travers le projet et penser qu’on détourne leur enfants des matières scolaires importantes pour leur avenir, d’où l’importance de communiquer et d’expliquer sans cesse. Même si cela reste un cas rare, certaines familles, communautés ne permettent pas à leur enfants, leur fille souvent, de monter sur scène, situation qu’il faut gérer au mieux pour ne pas pénaliser l’élève ni couper le dialogue avec les parents.

    Poursuite du projet

    ReMuA continue ses activités. Il a présenté un nouveau projet à la Fondation dans l’enfilade du premier et a été retenu. PLus récemment, le chapeau ‘El Sistema’ est venu   structurer les activités en sous-projets ‘nord’ et ‘sud’. Un accent particulier est  mis  sur les apports de la musique en termes d’apprentissage des matières scolaires. ReMuA a créé une antenne à Liège où des activités ont également démarré dans les écoles où se concentrent les populations défavorisées et des enseignants décrits comme de plus en plus en souffrance.

    Contact

    Mme Sarah Goldfarb

    ReMuA – Réseau de Musiciens-Intervenants en Ateliers

    02/537 74 38 – 0484/62 08 23

    6/16, Chaussée de Boondael – 1050 Ixelles

    https://www.remua.be/

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