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    Un pont plus loin

    Ecole communale n° 7 – Arc-en-Ciel et l’Ecole communale Tamaris Molenbeek

    2006

    Structure d’acceuil du projet

    Ce projet a été déposé par deux écoles communales de Molenbeek. Cette  commune est connue pour sa multiculturalité souvent présentée comme ‘non maîtrisée’. Physiquement, elle est traversée par une ligne de chemin de fer qui crée une frontière physique entre le Molenbeek « historique » habité par une population en majorité défavorisée et le Molenbeek « moderne » concentrant des familles plus aisées. Cette limite frontalière crée des clivages entre les cultures, entre d’un côté  les allochtones, de l’autre  les autochtones. C’est entre ces univers que les promoteurs de projet ont voulu construire un pont.

    Constats et ressources de départ

    Le constat est dressé que les deux types de population, dont les plus jeunes générations,   ne se connaissent pas. De plus, on note une réticence des enseignants comme des parents aisés à tenter une telle initiative car ils craignent un nivellement par le bas. Ce projet a été pensé par une institutrice (devenue directrice de l’école 7 ensuite) et une animatrice spécialisée en expression théâtrale,  très motivée mais au départ en statut professionnel précaire,  cela en collaboration  avec les deux  directions d’école et  la responsable pédagogique de la commune.

    Objectifs et concrétisation du projet

    Le but est triple : tout d’abord,  aiguiser le sens et la valeur de citoyenneté par la collaboration entre classes d’écoles différentes, ouvrir à d’autres cultures; deuxièmement favoriser  les apprentissages de la langue française et  la communication interpersonnelle et inter-groupale; troisièmement renforcer la confiance en soi des enfants. Le projet est construit sur deux années durant lesquelles deux classes d’école différente (et progressivement plusieurs duos) se rencontrent  pour des sorties et pour mener à bien une réalisation ensemble, parfois par petits groupes (sketches…).

    L’animatrice coordinatrice de projet anime et forme par ailleurs chaque classe séparément durant certains cours de français (exercices d’élocution, initiation à l’expression verbale…).  Les deux classes  travaillent  sur base d’une thématique d’année commune, le but étant de favoriser l’imaginaire individuel et collectif. Dans un cas précis, le duo de classes a participé à un concours ‘science en scène’ et leurs efforts ont été récompensés. Le clou du projet d’année a été  une représentation théâtrale à destination des deux écoles et des parents d’élèves ou alors  une exposition-théâtre ouverte aux autres classes et aux parents. Des invitations ont été   envoyées dans d’autres écoles afin de pousser  des collègues à venir chercher des contacts et de l’inspiration (aussi le moyen pour ouvrir à d’autres communes et faire connaître le travail de nos élèves !  Faire tomber les préjugés  de tous les côtés !)

    Progrès réalisés – points forts du projet

    Chaque fois, la grande qualité des réalisations présentées en fin d’année a été soulignée. Au niveau du déroulement des activités et des apports du projet,  l’objectif du rapprochement mutuel entre les classes  semble avoir  été atteint : les enfants  ont appris à se connaître et s’apprécier. Ils ont été très fiers de leurs réalisations. Les progrès en termes d’apprentissage du français et d’expression orale ainsi que d’épanouissement personnel ont été particulièrement visibles au niveau d’une classe de primo-arrivants qui a  participé au projet. La coordinatrice a cherché  des manières variées d’évaluation des apports du projet. Les vidéos peuvent ainsi témoigner de l’investissement des enfants et de ce que les activités leur ont apporté.  Elle a mis de l’énergie à construire une mémoire du projet, mémoire collective mais aussi souvenir individuel pour les enfants qui ont apprécié ce ‘cadeau’. La plupart des parents ont pu visualiser le travail accompli et ont félicité et encouragé leurs enfants.

    Effets positifs non attendus

    D’autres ponts se sont mis en place entre des classes, parfois de manière inattendue. Ainsi, à  l’occasion du changement d’école d’un enfant précis, son instituteur a voulu  garder le contact et il a  initié des rencontres, des échanges épistolaires entre les classes. Malgré la lourdeur de l’organisation, chaque année des institutrices ont montré de l’intérêt pour participer au projet.

    Difficultés et résistances

    On notera des difficultés persistantes  de communication entre adultes, avec des parents dubitatifs ; les enseignant.e.s qui ont participé au projet auraient voulu se sentir plus soutenus et reconnus et ils disent avoir ressenti du stress, notamment dans l’organisation temporelle.   C’est une raison pour laquelle il  a fallu ‘tourner’ entre les classes pour permettre à chacune de souffler. La gestion  financière et l’organisation concrète d’un tel projet dans le cadre d’un enseignement communal peut manquer de souplesse. Les projets ont pu continuer grâce au fait que l’animatrice,  coordinatrice de projet a été stabilisée dans son emploi  et parce que l’aide de la Fondation a permis de ‘tenir’.

    Poursuite, devenir du projet

    A la fin de la subvention, les projets ont pu continuer sur leur lancée dans la mesure où la coordinatrice de projet a été stabilisée dans son emploi  et parce que l’aide de la Fondation a permis de poursuivre  quelques années durant, le gros du matériel ayant été acquis avant la fin du financement. Aujourd’hui cette coordinatrice est partie à la retraite mais deux animatrices  ont été engagées à mi-temps pour poursuivre les activités d’improvisation théâtrales. Les conditions de travail de ces  personnes (enseignantes et comédiennes à la fois) ne sont pas clairement fixées et posent encore problème (temps de travail, temps de préparation, congés…). Si tout ne s’arrange pas rapidement, le risque existe qu’elles ne restent pas. Parmi les activités en continuité avec le projet « Un pont plus loin », des réalisations théâtrales, la participation à « sciences en scène », du travail de documentation, de réflexion et d’expression autour de différents thèmes dont l’immigration, la condition féminine, l’antisémitisme et les extrémismes de tous bords.

    Contact

    Maïté Martinez, promotrice du projet: maiteimpro@hotmail.com

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